1981, ma première saison avec la Mini Metro du Trophée BLMC
Agé de 27 ans, j'ai disputé en 1981 ma première véritable saison de compétition automobile. Auparavant j'avais juste participé à deux ou trois rallyes régionaux avec une 2CV ! J'ai raconté cette première saison de compétition dans le journal Echappement, en voici l'article :
Pour ma première saison de compétition automobile j'ai choisi le Trophée Leyland et l'Austin Mini Métro . et je ne le regrette pas.
En février 81, je visite le salon de la voiture de course et je tombe sur le stand Castrol face-à-face avec ce qui va devenir ma première voiture de course : la Mini Métro du Trophée BLMC (British Leyland). La décision de participer est prise, il faut maintenant préparer la voiture.
Justement un des ouvriers de la société qui m'emploie à fait une mauvaise farce à un mécanicien d'Autorama 92, bonne entrée en matière .
L'ambiance est agréable, sympathique et sérieuse, l'équipe est composée du célèbre mécano, Seram, du non moins célèbre pilote aux lunettes, Hervé de Labriffe et de moi-même (NB : pour ceux qui n'auraient pas suivi, le patron d'Autorama s'appelle René Metge).
Sur les circuits, Dany, un ancien mécano de Francis Canal nous assistera. Hervé de Labriffe part avec la ferme intention de ne pas s'en laisser compter. Quant à moi, pour ma première saison, je pars avec le souci de courir à moindre frais et de m'amuser au maximum. Objectif quand même (ou rêve ?), finir dans les 10 premiers. Acte un : Nogaro
Les amortisseurs ne sont pas là et donc la course ne comptera pas pour le classement. La séance d'essai est un cauchemar, j'ai peur de gêner les autres. Je sors épuisé de la voiture, il parait que c'est normal la première fois ...
J'apprends que j'ai réalisé le 12e temps ce qui me vaut les félicitations de toute l'équipe. Merci, merci ! Nous garderons nos numéros, j'aurais ainsi le 19 pendant toute la saison.
Le départ de la course est un enfer, ils ont jailli de partout ..., j'ai eu vraiment l'impression de ne pas avancer, d'ailleurs je boucle le premier tour bon dernier lorsque la voiture se met à pétarader. Je rejoins les stands, l'arrivée d'essence était bouchée. La prochaine fois je pense pouvoir faire mieux !
Acte deux : Magny-Cours
J'ai appris de la course précédente qu'il faut reconnaître les circuits. Je viens donc faire des essais libres le vendredi matin me retrouvant sur la piste au milieu des 505 et autres BMW du championnat de France de Production. Quel spectacle que ces voitures vues de la piste et quel régal de pouvoir observer de près les trajectoires de Beltoise, Snobeck, Jaussaud, ...
L'après-midi, Hervé de Labriffe me rejoint pour parfaire la mise au point ce qui nous vaudra le troisième temps pour Hervé et le septième temps pour moi même, je commence à y croire ...
Hélas un mauvais départ (14e à l'issue du premier tour) me fera perdre du temps. Je remonte jusqu'à la septième place avant de faire deux plats sur les pneus lors d'un freinage plus que tardif, je suis obligé d'abandonner me consolant avec l'obtention du quatrième temps en course. Acte trois : Dijon
Pole pour Hervé, 12e temps pour moi. Je ne prends pas un bon départ et remonte jusqu'à la septième place lorsque mon embrayage cède. Je ne change plus alors que deux fois de vitesse par tour réussissant à finir quand même neuvième. Mes premiers points, mes premiers sous. On se console comme on peut ... Acte quatre : la Chatre
Voilà un circuit incompréhensible. Je finis huitième de la course je ne sais trop comment. Hervé, quant à lui nous a refait le coup de la boîte ... Acte cinq : Croix-en-Ternois
15 jours avant l'épreuve, avec Hervé nous sommes descendus sur le circuit afin effectuer des essais libres. Résultat, pole pour Hervé et cinquième temps pour ma personne (alors que j'avais la hantise de ne pas me qualifier). C'est fantastique de voir de si près Hervé, Bourdon et le Pace Car !
Comment prendre un bon départ ? C'est simple il suffit de suivre Bourdon. Manque de chance, il l'a raté. Je passe sixième au premier tour et conserve cette place jusqu'à ce que mes les freins m'abandonnent (si des gens veulent des renseignements au sujet des extérieurs des vibreurs à Croix, je possède de nombreuses informations ...).
La piste est grasse et en évitant les tête-à-queue je finis 10e mais quelle frayeur.
Acte six : charade 10e temps aux essais, une pédale d'accélérateur. tordue en course me permet de finir à la 15e place . sans commentaires.
Acte sept : le castelet
Impossible de faire des essais libres et comme je suis maintenant 12e au classement général je décide de m'inscrire dans la course des Groupes 2 du Championnat de France des Circuits pour apprendre le tracé. ce qui me vaut le 13e temps du trophée. Le manque de puissance, due à mon choix en début de saison de ne pas préparer le moteur, se fait sentir dans la ligne droite du mistral. Je finis 11e. Acte huit : Nogaro
J'y fais ma première grosse erreur de pilotage en course et je suis très heureux de finir. sans avoir pulvérisé mon auto à la 11e place. Acte neuf : Albi
Le huitième temps aux essais . devant Hervé qui se plaint (ben voyons .) de son moteur. Il est cinquième au classement et doit assurer cette place. Il me demande donc de me sacrifier pour le pousser vers la tête.
Nous finirons respectivement cinquième et sixième. Coût de l'opération : un phare, deux pare-chocs et une calandre. Pas grave d'autant plus que je suis maintenant 11e et à un point du 10e. La finale à coefficient 1,5 et donc très attendue ...
Acte 10 : Montlhéry
Malgré un onzième temps aux essais, je suis confiant car ayant sans cesse été gêné lors des essais (on évolue !).
Après un bon départ (j'étais quatrième), je me retrouve avec la ferme intention de venir chercher Hervé qui se promène quelque secondes devant moi. Hélas, comme à Croix, mes freins me trahiront. Je dois pomper comme un shadock et je finis la course septième, neuvième du trophée et premier des débutants.
Classement 1981 :
- 9ième du Trophée BLMC - Bristish Leyland et premier des débutants
- 9ième du Championnat de France des Circuits avec la victoires de classe à chaque départ (Le Mans, Paul Ricard)
- Victoire de classe au rallye Jeanne D'Arc
Pour conclure, je serais tenté de faire la boutade suivante : l'équipe Autorama 92 comprenaient deux pilotes qui n'avaient pas grand-chose à faire des voitures de courses. En effet l'un ne peut conduire que des voitures à boîte automatique et l'autre possède une telle force des pieds qu'il tord les pédales et brutalise les freins ...
A part ça tout va bien et l'on songe bien sûr à la première course de la prochaine saison ... mais cela est déjà une autre histoire que vous pouvez découvrir en cliquant ici.